Le TAC ou Titre Alcalimétrique Complet, est l’un des trois piliers de l’équilibre de l’eau d’une piscine — avec le pH et le TH (dureté).

⚗️ Définition du TAC

Le TAC (Titre Alcalimétrique Complet) mesure la teneur en carbonates et bicarbonates dissous dans l’eau.
En d’autres termes, il indique la capacité de l’eau à neutraliser les acides — c’est-à-dire sa réserve alcaline.

👉 Le TAC représente donc la stabilité du pH :

• un TAC correct empêche le pH de trop varier,
• un TAC trop bas ou trop haut rend le pH instable et difficile à corriger.

⚖️ Valeurs idéales du TAC

💡 À noter :
1 °f (degré français) = 10 mg/L de TAC.
👉 Par exemple, un TAC de 120 mg/L équivaut à 12 °f.

⚠️ Effets d’un TAC déséquilibré

🔻 TAC trop bas (< 60 mg/L)

• Le pH devient instable, il monte et descend sans raison apparente.
• L’eau devient corrosive → elle attaque les métaux, les joints, le liner.
• Le désinfectant perd en efficacité.
• Risque d’irritations cutanées et oculaires.

🔺 TAC trop haut (> 150 mg/L)

• Le pH devient trop difficile à ajuster.
• L’eau peut se troubler.
• Risque de formation de tartre et dépôts de calcaire.
• Surconsommation de produits correcteurs.

🧪 Comment mesurer le TAC

Trois méthodes possibles :

1. Bandelettes d’analyse (rapides mais approximatives).
2. Trousse d’analyse liquide (colorimétrique) : plus précise.
3. Photomètre électronique : mesure professionnelle, idéale pour un suivi précis.

🕐 Fréquence : 1 fois toutes les 2 à 3 semaines, ou après de fortes pluies / renouvellement d’eau.

🧰 Comment corriger le TAC

🔼 Pour augmenter le TAC :

➡️ Ajoutez du bicarbonate de sodium (poudre).

• 170 g pour 10m³ augmentent le TAC d’environ 10 mg/L.
• Versez le directement dans l’eau de votre bassin devant la buse de refoulement, filtration en marche.
• Laissez agir 24 h avant de retester.

🔽 Pour diminuer le TAC :

➡️ Utilisez un pH− (acide sec)

• Diluez dans un seau d’eau avant d’ajouter au bassin.
• Faites-le en plusieurs étapes (jamais plus de 100 g/10 m³ à la fois).

🧠 Astuce : pour baisser le TAC plus efficacement, dirigez le jet de refoulement vers la surface pour favoriser le dégazage du CO₂ (réaction naturelle de baisse de TAC).

Pourquoi gérer le TAC de ma piscine ?

Auparavant, le TAC n’était pas une préoccupation majeure car les liners contenaient des métaux lourds. Ces derniers ont été remplacés par des charges minérales à base de craie. Avec ce changement, dès que l’eau devient agressive, elle manque de minéraux et va les puiser dans les revêtements pour se reminéraliser et faire remonter son pH. Chaque ajout de pH minus contribue à maintenir la valeur du pH souhaité, en luttant contre cette augmentation, mais favorise ainsi la déminéralisation. Les fabricants de liners et membranes ont adapté leurs garanties : ils précisent désormais que les eaux agressives dissolvent les charges de craie dans le revêtement, ce qui le rend moins rigide, provoque des plis, puis la formation de micro-trous. À terme, l’eau peut traverser le revêtement, ce qui favorise le développement d’algues et de bactéries et l’apparition de taches

Aujourd’hui, de plus en plus de piscines sont équipées de pompes doseuses de pH. Ces automatismes libèrent les utilisateurs de plusieurs contraintes :

• Moins d’analyses régulières,
• Moins d’ajouts manuels de pH minus,
• Une gestion automatique du pH selon un point de consigne, avec une réactivité accrue.

Cependant, si le TAC chute, le pH maintenu par la régulation n’est plus en adéquation avec l’équilibre calco-carbonique de l’eau. L’eau reste donc agressive malgré la régulation du pH. Cela crée un effet pervers : la régulation continue à augmenter les apports de pH minus pour atteindre la consigne, sans que l’on se rende compte que le problème vient du TAC. Souvent, on ne cherche pas la cause de cette surconsommation de pH minus. Alors qu’une analyse de l’eau va révéler immédiatement que les autres paramètres (TAC, TH) ne sont plus conformes aux attentes, expliquant ce déséquilibre